Dans un article parut le lundi 9 juillet 2001, Nice Matin a écrit :
XXe Gymkhana : bolides en goguette...
Des centaines de spectateurs se sont succédé toute la journée pour assister à la course de maniabilité organisée par l'Ecurie de Monaco avec l'assistance de l'ACM. Emotions en vrac...
Le gymkhana de Monaco ? C'est une auberge espagnole ou un grand magasin. On y trouve tout ce qu'on vient y chercher. Des conducteurs du dimanche avec leur bagnole de tous les jours pour aller « bosser « ou faire ses courses, venant se payer une bonne suée à 200 F pour quelques tours de manège sur le circuit tracé par Franck Philipps.
Moins d'une minute sur le tourniquet, ça fait peu chère l'émotion dans une manifestation pensée, organisée, avec le chronomètre pour témoin. Et une foule cosmopolite on ne vous dit pas massée, tout au long de ce dimanche sur la promenade du boulevard Albert-Ier durant toute la journée venue par l'odeur allégée des senteurs de la compétition.
De vrais pilotes au passé composé de splendides épreuves internationales comme une foultitude de rallyes Monte-Carlo. Ainsi l'Italien Riccardo Errani au volant d'une sublissime Lancia Delta Intégrale développant une puissance inouie : 450 cv sous le capot, ça fait frétiller les sens et se pâmer les « accros « de la sonorité des moteurs. Rafales de bravos et cœurs en tumulte. Et pas venu tout seul Riccardo sinon rien. Une grosse infrastructure, quelques madones des circuits alentours. Et des bagnoles vertigineuses comme la Fiat Punto kit car. D'autres comme Jean-Michel Chol, un acrobate avec son antique Simca Rallye qui n'en finit plus de subir des liftings, sous l'ivresse existentielle d'un funambule de l'asphalte. De vrais spécialistes de l'arrière pays. Ainsi Patrick Foatia sur une 309 Gti.
Des curiosités aussi. Des exemples, en voulez-vous ? En voici, en voilà. La Vespa 400 du Niçois Patrick Cerboni, un des rares modèles en vie. une monstrueuse 4 cv pilotée par William Pasini, avec un bruit de dragster. Caisse certifiée conforme d'origine, mais carrosserie customisée. Une Ferrari 308 Gtb. Une extravagante et volumineuse Buick Super 8 de 1951. Deux tonnes et demi dans les biscotos du chef du « Bistrot « , ça fait lourd dans les sensations pour Luca Barbonaglia dans une très " rock and roll attitude " . Bien sur, encore et toujours, les deux véhicules de la SMEG (Société Monégasque de l'Electricité et du Gaz) qui ne peut se tenir qu'au courant. La 206 électric de Thierry Lechner et la Partner pilotée par Georges Dick aux moustaches de gentleman driver. Ne manquaient à tous ces délires que l'engagement d'une authentique Bugatti de la Belle Époque, et autres trésors de la mécanique. Ça viendra pour sur. Il n'y avait que des coupes à remporter.
Reste un événement considérable (à coup sur le plus extravagant car tous les sens y sont exacerbés) pour toutes les animations durant l'année sur le port. L'écurie Monaco - avec la complicité très agissante de l'ACM qui n'a pas lésiné sur l'aide en homme, matériel, et savoir - aura bien mérité du sport automobile. Levés à 4 heures du matin pour dessiner le circuit, et couché à point d'heure, ils se seront reposés en entendant, mais quoi donc encore, sinon le vrombissement des moteurs...
Marc CANONNE.