Nicolas GILSOUL
Copilote en rallye de régularité pour véhicules historiques depuis 1998 et en rallye provincial depuis mi 1999.
Né le 5 février 1982 à Chênée en Belgique.
- Salut Nicolas, tu cours en tant que copilote en rallye, et en rallye historique, ton but est t'il de favoriser une par rapport a l'autre ou de courir sur le même nombre de rallyes pour chaque type d'épreuve ?
En réalité, tout à commencer il y a une dizaine d'année. Mon père était et est toujours président d'une écurie délivrant des licences nationales et provinciales, l'écurie le Sanglier à Aywaille. Tous les mois le Club organisait un exercice d'initiation à la lecture de road-book et de carte. C'est par là que j'ai commencé, c'était d'ailleurs ma seule option à cet âge. De fil en aiguille, j'ai appris à apprécier ce genre d'épreuve et suis maintenant reconnu en Belgique comme un " Expert " de cette discipline. En réalité les rallyes historique ne sont qu'un amusement. J'ai souvent de chouettes propositions (rouler dans de belles autos lors de rallyes intéressants) mais ce qui me fait vibrer c'est le rallye de " vitesse ", ce sont les sensations que la vitesse procure. Ce sont 2 choses à part qui se complètent toutes 2 mais j'hésite rarement quand 2 épreuves tombent à la même date, je prend mon casque, ma combinaison et mon cahier de note. Ce sont 2 choses différentes que savoure à leurs juste valeurs chacune. Maintenant il est vrai que j'ai un faible pour la vitesse...
- Quelles sont d'après toi les qualités essentielles pour être un bon copilote, ces qualités sont elles différentes en vitesse et en épreuves de régularité ?
Je pense qu'il faut posséder certaines qualités pour faire du bon travail, comme être ordonné, consciencieux, ordonné, attentif. Ces qualités sont nécessaires aux 2 types de rallyes (vitesse et régularité) mais pas suffisantes en vitesse. A celles-ci s'ajoutent une notion de psychologie afin de couver son pilote mentalement. Il vient un moment où le pilote est au top. Si malgré tout ce pilote n'est pas à son aise au volant, est haché, pas dans le rythme etc. cela vient de son mental. Il n'est pas assez fort dans sa tête pour gérer une course et la pression que celle-ci procure sur lui, c'est là que le copilote peut aussi jouer énormément à mon sens. Pour moi, un copilote en rallye de vitesse n'est pas seulement un homme de paille qui est assis à droite du pilote et débite sa musique, non. C'est la personne qui prépare l'administratif, renvoi le bulletin d'engagement, prépare les plan d'assistance, planifie les reconnaissances, qui pointe à l'heure, et j'en passe. Dès lors je suis persuadé que quelques épreuves de régularité sont une bonne école pour les novices, ne serait-ce que pour apprendre à pointer à l'heure, gérer le temps de liaison, ou encore lire un road-book.
- Est ce que ton attirance pour l'historique vient de l'épreuve elle même, ou des voitures qui y figurent ?
Comme dis ci-dessus, à l'époque c'était la seule discipline qui m'était accessible. C'est surtout la recherche de parcours secret qui me fait vibrer plus que les montures. C'est vrai qu'encore 2 ans avant de participer à des épreuves de régularité pour véhicules anciens, je trouvais les voitures laides ! maintenant je ne serais pas contre de me monter une Ford Cortina Lotus...
- Peut tu nous éclairer un peu plus sur l'objectif en Historique ?
Pour ma part ce sont des épreuves de régularité qui établissent le classement d'un rallye. Celui-ci se compose de liaisons et d'épreuves de régularité, le tout sur routes ouvertes dont le parcours est secret (pas de reconnaissance, tout le monde découvre le parcours au moment même - sauf au Monte-, le but premier étant de passer sur l'entièreté du parcours définit par l'organisateur, ensuite le départage se fait à l'aide des pénalités encourues sur le routier (liaisons) et enfin les pénalités encourues durant les secteurs de régularité, c'est comme ceci que le classement est établit.
- A 20 ans, quel effet cela procure d'être en tête du rallye de Monte Carlo historique ?
C'était très chouette, d'autant que je savais que les spécialistes de chaque nations étaient présents. J'avais la chance d'avoir des amis qui me suivaient et m'aidaient à rester concentré sans s'emballer ou se réjouir outre mesure vu notre position au classement car à côté de cela d'autres concurrents essayaient de venir me déstabiliser en jouant de l'intox… pas très sportif mais il paraît que c'est le jeu ? Moi je suis plus du genre à me battre dans l'auto plutôt que de faire de telles manières mais là cela devient une question d'éducation je crois. C'est vrai que je commence à me faire à l'idée d'aller inscrire mon nom sur le palmarès d'un rallye aussi prestigieux que celui-ci.
- Tu avait des doutes sur la fiabilité de votre MGB avant le départ, est ce que ca t'a permis d'encaisser plus facilement votre abandon ou te reste t'il une impression amère ?
Il me reste un arrière goût amère de cet abandon, mais quand 15 km après avoir quitté Reims pour l'étape de concentration le moteur de notre anglaise à commencé à serré, je savais qu'à tout moment il pouvait nous lâcher sans crier gare, il ne le fit que 1000km plus loin au Col de " Les deux ".
- Sans parler de l'entretien d'une voiture de série, est ce qu'une auto qui court en vitesse est plus difficile à préparer qu'une auto en régularité ?
En régularité, on peut viser la victoire avec une monture d'origine bien entretenue (révisée) car c'est essentiellement sur le copilote que repose la performance. En vitesse je défie le plus brillant pilote de lutter contre une voiture full préparée, ici c'est surtout le pilote qui est à la base du résultat, le copilote passe plus dans l'ombre. Point de vue préparation, en régularité, l'important vient d'une préparation du tableau de bord, un trip master fiable et facilement étalonnable avec celui de l'organisateur de l'épreuve, un chrono avec l'heure officielle, un autre pour chronométrer les épreuves régularités, le tout bien éclairé car on roule parfois de nuit. Pour l'extérieur, une protection de carter et une paire ou deux de phares longues portées pour un confort de conduite nocturne. En Vitesse, c'est totalement sur les aspects techniques de l'auto que l'on travaille pour qu'elle soit performante, qu'elle colle à la route, freine fort, soit bien assise et facile à conduire. Rien n'empêche une telle préparation en Régularité mais c'est pas n'est pas prépondérant comme ça l'est pour la vitesse.
- Même si tu court depuis peu, qu'est ce que tu pense de l'évolution des rallyes et des rallyes historique ?
Le rallye moderne devient un dérivé du circuit. C'est là que les épreuves historiques retournent aux sources du rallye, on a l'occasion de vivre du vrai rallye pour ce qui est du parcours et de la forme de celui-ci. Je me souviens des rallyes d'il y a 10 ans et je me dis que je dois en profiter car dans 15 ans ce sport n'existera plus.
- Le mot de la fin ?
Je tiens à remercier mes parents qui me permettent de vivre ma passion ainsi que certaines personnes qui ne sont jamais avares de conseils et qui se reconnaîtront…
Merci Nicolas.